Grand promoteur immobilier, la SA Thomas & Piron est propriétaire d’une parcelle de terrain au bord de la rue du Tivoli à Saint-Servais (Namur). Elle a déposé une demande de permis d’urbanisme pour y construire un immeuble de 27 appartements, rez-de-chaussée surmonté de 3 étages. Des desseins qui inquiètent les riverains les plus directs, même si le promoteur a déjà revu sa copie.
Le quartier est déjà densément urbanisé – au-delà d’ailleurs de ce que le schéma de structure préconise en zone A –, et les dénivellations sont fortes en l’endroit. Le rez-de-chaussée du futur immeuble sera à hauteur de la corniche des deux maisons jumelles situées juste à côté, en contrebas. Le projet a été revu, et trois modifications notables ont été apportées. Primo, la réduction du nombre d’appartements de 29 à 27.
Secundo, l’implantation du bâtiment sur la parcelle a été modifiée pour l’aligner sur la limite de la propriété (mais toujours pas d’alignement par rapport à la rue). Tertio, le dernier étage qui n’est que partiel a été décalé pour éviter une vue trop plongeante sur la propriété riveraine.
Il se fait qu’une des maisons jumelles est habitée par Barbara Colfs… architecte urbaniste à la Ville de Namur, attachée au service mobilité. « J’ai bien évidemment tenté d’objectiver la situation, note-t-elle. A mon sens, ce dossier révèle la difficulté d’appliquer le concept de reconstruire la ville sur elle-même tel que le préconise le schéma de structure. Le quartier est déjà très dense, et cet immeuble signifierait la perte de l’unique respiration qu’il compte. »
Pour le bourgmestre Maxime Prévot (CDH), Saint-Servais fait partie des quartiers dont la revitalisation passera par la mixité d’habitat, avec arrivée d’immeubles différents de ceux déjà construits. « La disposition en « Y » a été abandonnée afin de préserver l’ensoleillement et l’intimité des voisins. La porte n’est pas fermée pour une nouvelle adaptation du projet. »
(Journal Le Soir - Page 16 - Samedi 2 février 2013)
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